Paris panafricain
Le Discours sur le colonialisme (1950) d'Aimé Césaire puis le premier
Congrès des artistes et écrivains noirs à la Sorbonne (1956) permettent l'essor d'une pensée panafricaine et anticoloniale en France. Alors que la lutte pour les indépendances en Afrique se joint à celle pour les droits civiques aux États-Unis, la décolonisation passe aussi par la culture. Les artistes adossent d'emblée leurs innovations à une parole poétique et politique.
L'écrivain américain James Baldwin, arrivé à Paris en 1948, s entoure de nombreux artistes. Aimé et Suzanne Césaire contribuent dans la revue Tropiques à forger une identité martiniquaise libérée des stéréotypes «doudouistes». Les écrivains haïtiens René Depestre et Jacques Stephen Alexis définissent un réalisme merveilleux au-delà des principes de l'art «spontané » haïtien.
Sur la rive gauche, les cafés, clubs de jazz et Présence Africaine, maison d'édition fondée en 1947 par l'intellectuel sénégalais Alioune Diop, façonnent une culture propre aux diasporas africaines. Une conscience internationale noire s'y forge autour des penseurs de la négritude comme les poètes Léopold Sédar Senghor ou Léon-Gontran Damas, et d'artistes modernes. Dans le contexte parisien s'affirme une identité complexe et en mouvement, croisant l'Afrique et le monde, l'ancien et le moderne, les cultures et les influences.
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